Voilà ce qu'on appelle une OS. Je l'ai écrite pendant un cours de maths....J'espère que ça vous plaira. = )
Mr. Kley.
Avez-vous déjà eu l'impression que votre être tout entier n'était qu'une seule grande et douloureuse blessure ?Vous êtes vous déjà senti lourd au point de vouloir vous recroqueviller, fermer les yeux et sombrer dans l'oubli ?
June laissa échapper une exclamation à mi-chemin entre le mépris et l'exaspération. Elle referma bruyamment son cahier de philosophie et le rangea brutalement dans un tiroir de son bureau.
Elle était pathétique. Elle voulait juste sortir de sa routine, arrêter de faire
des pharses toutes plus noires les unes que les autres et surtout, SURTOUT, abandonner la philo'.
La dernière chose qui la motivait, c'était Mr. Kley, le prof. June sourit hypocritement en repensant à leur dernière conversation et donna un grand coup de pied dans son armoire.
- Bordel !
Elle planta ses ongles dans la chair de son bras pour s'empêcher de crier.
- Tout va bien, chérie ?
- OUI, CA VA !
June poussa un soupir de mécontentement et s'adossa à la porte de sa chambre.
- "Tout va bien, chérie ? ", marmonna-t-elle, dans une imitation convaincante de sa mère.
Non, ça n'allait pas. Mr. Kley avait la trentaine, il était beau et intelligent. Elle avait passé des heures et des heures à parler philosophie avec lui. Et aujourd'hui elle était incapable d'écrire deux lignes sur ses états d'âmes.
Mr. Kley avait demandé sa mutation dans un autre lycée. Loin. Si il partait, elle ne le reverrait plus.
Au début de l'année, elle était persuadée d'être tombée amoureuse de son
prof. Mais il l'avait remise sur le droit chemin. Ils en avaient longuement discuté et il lui avait ouvert les yeux. Elle comblait un manque.
Elle ne croyait pas en l'amour alors elle se persuadait d'aimer quelqu'un qu'elle ne pouvait pas avoir. Aujourd'hui, elle n'éprouvait qu'un grand respect pour Mr. Kley. Elle savait que si il partait, elle risquerait de se perdre dans sa propre vie.
Elle sentit son portable vibrer dans sa poche. Elle décrocha sans même regarder qui l'appelait.
- Ouais ?
- C'est moi.
Ah. Ce
moi là.
- Salut, lança-t-elle d'un ton qu'elle voulait désinvolte.
- Je galère pour la philo.
- Va te faire voir, Jeff.
- Ne m'dis pas que toi aussi tu galères ?
- Excuse-moi, en ce moment j'ai un peu de mal avec mes états d'âmes.
- T'en parles jamais, June.
- Laisse tomber.
Elle raccrocha et se maudit intérieurement. Partie comme elle était, elle finirait sans doute par mourir vieille fille, entourée de regrets, dans une vieille maison poussiéreuse.
Hum. Pas très réjouissant. Elle rappela Jeff.
- C'est moi. Désolée.
- C'est bon, je comprends.
- Non, tu comprends p...Okay. J'en ai marre.
- De quoi ?
- Ma mère, la philo, l'amour. Tout, ajouta-t-elle après réflexion.
- L'amour ?
- Ferme-la, Jeff.
Elle l'entendit rire discrètement. Il avait un rire chaleureux. Un rire qui résonna quelque part en June. Du côté gauche, apparemment.
- Je dois raccrocher. Il faut que j'aille chercher mon frère à l'école.
- C'est ça. Je m'excuse et toi tu te barres.
- Je te rappelle.
June se retint de balancer son portable au même titre que son devoir de philo'. Il vibra encore une fois. C'était un texto de Mr. Kley. C'était étrange, sans nul doute, de recevoir un message d'un professeur sur son portable. Mais c'était June. Et c'était Mr. Kley.
Reçu à : 17h30 : Mutation acceptée. Bon courage...Voilà. Le verdict était tombé. Adieu Mr. Kley. Adieu la philo', les longues conversations passionantes, le courage...Tout ça lui échappait. June ne voulait pas tout perdre. Elle rappela Jeff. Pour honorer le dernier conseil que Mr. Kley lui avait donné.
Crois en toi, crois en l'amour.
- June ?
- J'ai changé d'avis. Oublie ce que j'ai dit tout à l'heure. Tout va bien.
- Même l'amour ?
- Ferme-la, Jeff.
Elle raccrocha. Réflexion faite, elle ne croyait pas en l'amour, non. Elle croyait en Jeff. Elle croyait en eux.
Elle ne voulait pas le rappeler. Elle se contenta d'un texto.
Envoyé à : 17h59 : Même l'amour, idiot.